René BERTELOOT - Biographie
Né à RUITZ (Pas de Calais) le 4 avril 1933
Décédé à SAIT-ETIENNE (Loire) le 12 mars 2020
Mineur de fond aux Houillères du Nord - Pas-de-Calais
Ouvrier métallurgiste à Saint Etienne
Ouvrier d'Etat à la Manufacture d'Armes de Saint Etienne
Retraité en 1993
René Berteloot est ouvrier par nécessité, et écrivain par passion.
Frappé presqu'à sa naissance par le virus de la plume, il se passionne pour la littérature depuis qu'il sait lire, écrire. Mais René Berteloot a aussi un sens inné de l'observation, et son style sans concession restitue avec une frappante réalité ce qu'il a vu, entendu, retenu, pour notre plus grand plaisir de lecteur. A l'âge où ses camarades meublent leurs loisirs de magazines pour la jeunesse, lui a pour livres de chevet Les difficultés de la langue française, le dictionnaire des synonymes et des contraires, et dévore les incontournables Zola, Balzac, Hugo. Et ses cahiers de notes s'empilent.
Adolescent, il rencontre Henri Poulaille (déjà un vieux cheval) qui le plonge dans la littérature ouvrière. Et c'est pour lui le déclic. Il publie, avec l'aide - plus technique - de son jeune frère Paul, LE MUSEE DU SOIR, Revue internationale de littérature ouvrière. Il cherche, et trouve, plus d'écrivains ouvriers, connus ou méconnus, qu'il n'en peut publier dans ses colonnes. S'y succèdent Constant MALVA, René Bonnet, Marius NOGUES, et combien d'autres, dont pour beaucoup, ce sera la seule occasion d'être publiés. Il a alors tracé sa voie. Il écrira, c'est certain, et ses notes ne resteront pas stériles, mais c'est de sa condition, de son environnement, de sa vie, et de ce qui l'a amené à être ce qu'il est. Son érudition, il n'a pas scrupule à l'étaler au long de ses romans, de ses essais, parce qu'elle lui vient tout naturellement parce que tout simplement c'est sa naturelle façon de s'exprimer. Et quand le lecteur tique sur un terme peu courant, qu'il sort son dictionnaire pour s'en confirmer le sens et ne le trouve pas, bien souvent, à la réflexion, il se dit : "J'ai pourtant quelquefois entendu mon grand père utiliser ce mot". C'est notre langue française, et rien d'autre, que parle l'Auteur. Celle que les gens parlaient, naguère encore, avant que nos dictionnaires ne soient envahis d'anglicismes, lorsque l'on appelait encore un chat, un chat.
Ses écrits s'accumulent dans les tiroirs de sa table de travail, mais ce n'est qu' en 1988 qu'un libraire lillois parvient à convaincre l'éditeur Dominique Balland de publier Mélaine. Les critiques de la presse régionale sont élogieuses (voir Mélaine, articles de Presse), mais peu aidée par le graphisme un peu simpliste de la couverture, limitée par les moyens de promotion du petit éditeur, la vente s'essouflera et les derniers exemplaires partiront au pilon. Il y a bien longtemps déjà que les "grandes" maisons d'édition qui arrosent ce que l'on appelle maintenant les "médias" de pots de vin pour "forcer la vente" ne se risquent plus à publier des inconnus, à moins qu'ils n'aient les moyens ... Soyez d'abord connu, on vous éditera, peu importe ce que vaut ou ne vaut pas votre manuscrit. L'an dernier pourtant, son frère Paul et sa nièce Nathalie, navrés de constater que moisissent dans un tiroir tant de bons écrits se lancent dans l'aventure consistant à publier, avec les moyens du bord, une bonne vieille imprimante à jet d'encre et une presse à relier de confection artisanale une édition, non commerciale et strictement confidentielle, de 50 exemplaires d'un second manuscrit : Les Navets du Diable. Sur le plan technique, le succès est indéniable, la qualité de l'ouvrage terminé pouvant se qualifier de professionnelle. Germe alors l'idée d'une Association destinée à promouvoir la Littérature Ouvrière, à en rassembler les écrivains, les faire connaitre par la publication d'extraits de leurs écrits sur ce site, les aider à s'auto-éditer. Mais patience, il y a encore loin de la coupe aux lèvres, et le chemin reste semé d'embûches, techniques, administratives, et fiscales.
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