Un Livre ...

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                                                                                ... à la Loupe

 

 

Les ouvrages mentionnés dans cette liste sont ceux d’écrivains ouvriers (ou prolétariens)

ou ayant rapport avec la littérature ouvrière ; leur insertion est gratuite. De même,

nous nous réservons de ne rendre compteque des ouvrages qui nous sont adressés,

traitant des mêmes sujets.

 

Pour inaugurer cette nouvelle rubrique de notre site,

Tristan LIGNEUL s'est penché sur :

 

 

DE L’AUTOGESTION, théories et pratiques.

Ouvrage collectif.

Aux Editions CNT-RP

 

 

     Voici un livre honnête, clair et sérieusement documenté qui arrive à point nommé, traitant d’un sujet aujourd’hui souvent évoqué, plus rarement correctement défini dans les milieux travailleurs pourtant directement concernés. Mais qu’est-ce donc que l’autogestion ? [ Ce ] n’est pas un système juridique […] Ce sont les rapports sociaux qui sont le lieu, le terrain de naissance de l’autogestion ; ce n’est ni l’économique pris séparément, ni le politique pris séparément. (1). C’est l’organisation égalitaire de la société par les hommes eux-mêmes, selon leurs « désirs » et leurs « besoins », et non par un Etat répressif et des minorités dominantes. (2). Ni cogestion, ni hétérogestion, l’autogestion est […] « un système où ceux qui accomplissent une activité décident collectivement ce qu’ils ont à faire et comment le faire » (3). Dès mai 1968, période où le concept autogestionnaire s’extirpe des salons feutrés des chercheurs ou historiens pour faire irruption sur la scène sociale (4) où l’on constate la participation des femmes (prenant la parole) et l’implication de nombreux non-syndiqués, la notion d’autogestion fait son chemin, inspirant parfois des expériences que cet ouvrage collectif analyse et commente. Certes, si l’on admet que c’est comme apprendre à lire, ce n’est possible qu’en lisant. Il n’y a pas de modèle déjà établi qui nous amène à l’autogestion, si ce n’est son propre exercice au sein d’un collectif (5).

 

     Mais l’intérêt de cet ouvrage ne réside pas que dans l’exposé des différentes définitions, des différentes approches de l’autogestion. Son côté pratique suppose un inventaire raisonné des initiatives, une analyse approfondie des causes de leur échec ou de leur réussite, la prise en compte des difficultés diverses et des « terrains d’expérimentation » et de leur spécificité, à l’épreuve du réel : la pédagogie, le syndicalisme, le coopérativisme, l’édition, les services publics, etc… Notons l’évocation de la littérature prolétarienne et de ce que fut Le Musée du Soir. Et celle du système Doux fortement médiatisé, présenté bien à tort comme autogestionnaire.

 

      Pour terminer sont étudiés les projets et les conditions nécessaires pour la réalisation possible, ou souhaitée, d’un système qui n’est ni juridique ni politico-économique, mais l’organisation égalitaire de la société demandant une évolution des mentalités et des comportements.

                                                                                                                                                                                                                                        Tristan LIGNEUL

 

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1. – Henri LEFEBVRE, op. cit., p. 41.

2. – Yvon BOURDET, id., ibid.

3. – Cornelius CASTORIADIS, id., p. 53.

4. – op. cit., pp. 58-59.

5. – op. cit., p. 54.

 

DE L’AUTOGESTION, théories et pratiques. Ouvrage collectif.

Editions CNT-RP, 2013. 352 pages.

15 euros. Ajouter 4 euros pour frais d’envoi.

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Nous ne nous chargeons pas de vous procurer ces ouvrages. Pour ceux récents, vous pouvez vous adresser à votre libraire habituel ou à leur éditeur (dans ce cas, joindre les frais d’envoi). Pour les plus anciens vous pouvez tenter d’en dénicher chez les bouquinistes ou les libraires spécialisés dans l’occasion.

Pour ce qui concerne le prêt (ou la communication), vous pouvez vous adresser à la bibliothèque publique de votre ville ; certains de ces ouvrages peuvent figurer dans leur catalogue.

Nous publierons régulièrement de nouvelles références à cette liste.

 

Thierry MARICOURT, Dictionnaire des auteurs prolétariens de langue française. Encrage, 1994.

Michel RAGON, Histoire de la littérature prolétarienne en France, Editions Ouvrières.

Philippe GENESTE, Visages de la littérature prolétarienne contemporaine, Acratie, 1992.

Robert PICCAMIGLIO, Chroniques des années d’usine. Albin Michel, 1999.

Emile GUILLAUMIN et Henry POULAILLE, Correspondance. Dossier établi par J.P. MOREL et P. RAMSEYER. Cahiers Henry Poulaille, N°10.

Henry POULAILLE, Nouvel âge littéraire, réédition. 1986.

Henry POULAILLE, Documents et témoignages réunis par H. Chambert-Loir. Entretiens(Subervie) N° 33. 1974.

Larry PORTIS, La Canaille. Histoire sociale de la Chanson Française, édit. CNT-RP.

Benigno CACERES, Les autodidactes, Le Seuil, 1967.

Paul FELLER, Nécessité, adolescence et poésie. Le Musée du Soir, 1960.

Lucien GACHON, L’écrivain paysan, Cahiers bourbonnais, 1970.

Paul-A. LÖFFLER, Chronique de la littérature prolétarienne française de 1930 à 1939. Subervie, 1967.

Eugène BAILLET, De quelques ouvriers-poètes, biographies et souvenirs. Réimpression. Plein Chant, 1994.

J.P. LE VARAY, Putain d’usine. L’Insomniaque, 2002.

J.P. LE VARAY, Après la catastrophe. L’Insomniaque, 2002.

J.P. LE VARAY, Classe fantôme, chroniques ouvrières. Le Reflet, 2003.

J.P. LE VARAY, Une année ordinaire, journal d’un prolo. Editions Libertaires, 2005.

Gaston DEPRESLE, Anthologie des écrivains ouvriers. Préface de Henri Barbusse. Edit. Aujourd’hui, 1925.

Jean MAITRON, De la Bastille au Mont Valérien. Dix promenades à travers Paris révolutionnaire. Edit. Ouvrières, 1957.

André ROCHER, 12 signes, poèmes. Paegno, 1973.

AURELIE, Journal d’une O .S. Edit. Ouvrières, 1980.

Benigno CACERES, Regards neufs sur les autodidactes. Seuil, 1960.

Francis ANDRÉ, Les Affamés, Valois, 1931.

Emile BACHELET, Trimard, Amitié par le Livre, 1951.

René BONNET, A l’école de la vie, édit. auteur, 1946.

Roger BELLANTIER, J’ai vingt ans, ESI, 1935.

Jean-Baptiste CLÉMENT, Chansons, Georges Robert, 1884.

Rose COMBE, Le Mile des Garret, Valois, 1931.

Anthyme CORBON, Le secret du peuple de Paris, Pagnerre, 1863.

Henry POULAILLE, Les damnés de la terre, Grasset, 1935.

Martin NADAUD, Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon, Egloff, LUF, 1948.

Robert GARRIC, Belleville, scènes de la vie populaire, Grasset, 1928.

Henry POULAILLE, Le pain quotidien, Grasset, 1934.

Daniel MOTHÉ, Les O.S., Cerf, 1972.

Constant MALVA, Ma nuit au jour le jour, Edit. des Artistes, 1953.

Hugues LAPAIRE, Portraits berrichons. Paris, Radot, 1927.

Grégoire ALEXINSKI, La vie amère de Maxime Gorki, Grenoble, Paris, Arthaud, 1950.

Jean GRAVE, Le mouvement libertaire sous la 3° République, Paris, Les Œuvres Représentatives, 1930.

Louis LANOIZELEE, Les bouquinistes des quais de Paris, Paris, auteur, 1956.

Jacques CORDIER et alii, La littérature prolétarienne en Wallonie, Bassac, Plein Chant, 1985.

Jacques CORDIER, Constant Malva, mineur et écrivain, Bassac, Plein Chant, 1980.

Constant Malva, Un mineur vous parle, Bassac, Plein Chant.

Benoît MALON, Précis de socialisme, Paris, Alcan, 1892.

Henri BACHELIN, Le bélier, la brebis et le mouton, Paris, Flammarion, 1920.

Joseph BENOIT, Confessions d’un prolétaire, Paris, Edit. Sociales, 1968.

Maurice LIME, Les risques de la sincérité, Paris, La Pensée Universelle, 1975.