Auguste GIEN, poète bourguignon
Auguste GIEN
Né le 5 juillet 1884 à Dennevy, Auguste GIEN fut d’abord tailleur de pierre dans son village puis à Paris où il habitait à Montmartre. Cet autodidacte publia surtout des chansons, la plupart sous le pseudonyme de Jean MILLERY. Il était très lié au poète bourguignon Gustave GASSER de Chagny. Caporal infirmier au 210° régiment d’infanterie il fut tué au tout début de la première guerre mondiale, en août 1914 à Rozelieures. (Par un hasard assez extraordinaire il fut trouvé mort sur le champ de bataille, à genoux, encore en position de tireur, mais touché mortellement au front, par Maurice Perricaudet de Saint-Gilles). Ses chansons ne connaîtront le succès qu’après l’armistice.
Son nom est gravé au Panthéon sur l’un des panneaux qui portent le patronyme des 546 écrivains morts au Champ d’honneur.
Jacques BŒUF
Nous publions ci-dessous deux chansons d'Auguste Gien : "La ronde de la vigne " et "La maison d'école"
La chanson ci-dessous, datée d’avril 1913, recueillie par Denise Besset, se chante sur l’air du Furet (il court il court le furet…).
La ronde de la vigne
Refrain
Ell’ pousse au flanc du coteau
Notre vigne au vert feuillage
Ell’ pousse au flanc du coteau
Notre vigne au vert manteau.
Couplets
Que sera son habillage
Sera-t-il vilain ou beau
Et notre gai babillage
Sera-t-il son seul cadeau
Donnera-t-elle au village
Du vin pour plus d’un tonneau
Un peu de bonheur volage
Qui s’enfuit comme un moineau
Irons-nous au grappillage
Armés de petits couteaux
Cueillir le doux témoignage
Du parfum des fruits nouveaux
Puisse-t-elle être bien sage
Autant que notre rondeau
Et nous donner davantage
De bon vin que le puits d’eau.
Ell’ pousse au flanc du coteau
Notre vigne au vert feuillage
Ell’ pousse au flanc du coteau
Notre vigne au vert manteau
La Maison d’école
Près de la route blanche, il est une maison
Dont je revois encore, en fermant mes paupières
L’aspect un peu sévère échancrant l’horizon,
Où se penchent, le soir, les vieux murgers de pierres.
C’est la maison d’école, adossée au coteau,
Au pied des vignes d’or, que le soleil féconde,
Où le pampre gémit sous son propre fardeau
Quand, septembre venu, le raisin noir abonde.
[…]
Dix ans sont écoulés ; sur les vieux bancs de bois,
Bien des enfants déjà, tour à tour, ont pris place
Et quitté, comme moi je le fis autrefois,
La plume pour l’outil et pour les champs la classe.
Mais la maison d’école en notre souvenir
Reste pieusement à tout jamais inscrite,
Et nous aimons toujours vers elle revenir
Et saluer aussi le maître qui l’habite.